la tête du prestigieux Relais & Château La Grenouillère, tout près du Touquet, Alexandre Gauthier, double étoilé Michelin depuis l’an dernier, fait vibrer ses hôtes avec une cuisine aussi esthétique que créative. Aux commandes depuis 2003 d’un restaurant acquis par son père 22 ans plus tôt, il accueille ses convives dans un univers design moderne, brut, ouvert sur la nature, comme une ode aux produits locaux et de saison qu’il décline avec audace.

Le projet qui te fait tourner la tête

La Grenouillère, parce que c’est le projet d’une vie.

Le plat qui te laisse bouche bée

Une tomate farcie réussie

Ton plus douloureux bras de fer

Mon plus douloureux bras de fer a été de trouver le financement de ma maison… Quand deux mondes opposés se rencontrent et que l’un a besoin de l’autre de façon audacieuse. Croyez-moi, ce n’est pas toujours facile lorsque le monde des arts culinaires, de l’artisanat d’art rencontre le monde de la finance.

L’endroit où tu n’arrives jamais les mains vides

Quand je rentre chez moi après un voyage…pour mon petit garçon de 6 ans.

La pâtisserie que tu aimes manger sur le pouce

J’aime cuisiner le sucre mais je ne prends pas réellement de plaisir à réaliser des gâteaux de pâtisserie. En revanche, j’adore déguster l’éclair au chocolat de mon ami Alex Croquet à Lille, le célèbre artisan fou de pain de la rue Esquermoise.

La recette que tu connais sur le bout des doigts

Il y en a plusieurs, pour ne pas dire plein, mais la première qui me vient à l’esprit, c’est une recette de Jacques Maximin pour cuire le poisson en nage. Je l’ai apprise il y a très longtemps et je ne peux pas l’oublier. En fait, il s’agit de la recette du quatre quarts : un quart de fumet de poisson, un quart de vin blanc, un quart d’huile d’olive, un quart de beurre. Il faut ensuite immerger délicatement et ne jamais faire bouillir !

Ta cuisine est un peu à contre-pied de ce que l’on voit traditionnellement…

Lors de ma première année à La Grenouillère, j’ai composé ma carte en combinant le savoir-faire de mon père et ce que j’avais appris dans les grandes maisons. Rapidement, je me suis rendu compte que j’arrivais à court d’idées. C’était le serpent qui se mordait la queue. De là, j’ai fait table rase, j’ai appris à désapprendre, ma cuisine est désormais sans limites.