Le mercredi 20 janvier dernier, le magazine professionnel Le Chef a révélé le résultat de son grand classement mondial des 100 chefs les plus influents. Sur la plus haute marche, c’est le chef aveyronnais Michel Bras, propriétaire du restaurant trois étoiles Le Suquet à Laguiole, qui a raflé la mise.

Sbastien Bras, fils de Michel bras, à la tête de la Maison Bras et du restaurant Le Suquet depuis 2009_©_Bras.fr

Sébastien Bras, fils de Michel bras, à la tête de la Maison Bras et du restaurant Le Suquet depuis 2009_©_Bras.fr

Si les classements récompensant les chefs sont nombreux, celui-ci se base sur l’avis d’une seule communauté, celle des chefs deux et trois étoiles des cinq continents. En effet, entre octobre 2015 et janvier 2016, 528 chefs du monde entier ont eu à désigner « les cinq chefs chez qui il faut avoir été » selon eux. Sixième lors de la première édition de ce classement l’année dernière, Michel Bras gagne cinq places et supplante alors les chefs Pierre Gagnaire (Pierre Gagnaire, Paris), Seiji Yamamoto (Nihonryori Ryugin, Japon), Alain Ducasse (Alain Ducasse à l’hôtel de Paris, Monaco) et Pascal Barbot du restaurant l’Astrance (Paris).

Véritable pionnier d’une cuisine vraie, tournée vers la nature qui l’entoure et le terroir de l’Aubrac, Michel Bras prend la suite du restaurant crée par sa mère en 1968. Une nouvelle ère verra ensuite le jour à partir de 1992, date à laquelle Michel et sa femme Ginette déménagent sur le plateau de l’Aubrac pour créer leur propre tour de contrôle nichée en plein cœur de la faune et de la flore aubracaise.

Après avoir formé toute une génération, le chef aujourd’hui âgé de soixante-neuf ans a troqué sa toque pour son appareil photo. A la tête de la maison Bras depuis six ans, c’est désormais son fils et sa femme Véronique, qui continuent de cuisiner les trésors que la nature leur donne chaque matin. Ravi de cette reconnaissance, Sébastien Bras confie, « c’est une belle consécration pour mon père, celle d’un parcours de vie de quelqu’un qui a su se moquer des modes, des tendances, et des critiques parfois féroces à ses débuts. Il a cru en sa bonne étoile, avec une démarche sans concession. Il a tissé sa vie de cuisinier avec comme fil conducteur l’Aubrac. Il a sans doute aussi marqué par son profond attachement au respect des hommes et femmes. Ceux qui sont passés par Le Suquet en cuisine ou au service peuvent en témoigner. On est à mille lieux des scènes d’autoritarisme en cuisine qui ternissent le milieu. C’est un exemple pour beaucoup de cuisiniers de ma génération qui ont été sans doute influencés par son authenticité. »