Voilà déjà près de quatre ans qu’on en parle. Depuis l’inscription du « repas gastronomique des français » au patrimoine immatériel de l’UNESCO, la France se doit de faire vivre sa gastronomie en créant des structures et des évènements permettant à tous d’avoir accès à notre richesse culturelle.
Déserté depuis le départ de l’État-major de la Marine dans de nouveaux locaux tout juste achevés dans le quartier de Balard, l’Hôtel de la Marine a été réquisitionné pour accueillir sur plus de 15 000 m2, le futur musée qui sera dédié à la découverte du patrimoine gastronomique français. A peine annoncée par l’Elysée, la nouvelle fait déjà grand bruit notamment auprès de l’association des Amis de l’Hôtel de la Marine pour qui, ce projet s’apparente ni plus ni moins à transformer cette bâtisse confiée au Centre des Monuments Nationaux en un « palais de Dame Tartine ». Soucieux de conserver cet endroit comme un monument emblématique de l’histoire de France –aménagé par Jacques-Ange Gabriel pour Louis XV-, Olivier de Rohan, président de l’association des Amis de l’Hôtel de la Marine, s’oppose fermement à ce projet, « la formule choisie hier par l’Elysée, n’est en réalité qu’une vieille recette concoctée par un certain architecte et un restaurateur monégasque -Jean-Michel Wilmotte et Alain Ducasse- que ce duo avait déjà tenté de servir, il y a trois ans, et rejetée alors, tant l’idée d’un « palais de Dame Tartine » dans des lieux qui ont vu naître la République et où a été signée l’Abolition de l’esclavage apparaît déplacée.
Etonné d’une telle décision de la part de l’organe étatique, le président de l’association monte au créneau en dénonçant la satisfaction d’intérêts privés allant à l’encontre du principe de l’Etat impartial, « l‘intérêt public ne doit pas être confondu avec des intérêts privés, y compris personnels, quels qu’ils soient. »
Pour obtenir gain de cause, l’association a déjà mis les petits plats dans les grands en faisant appel à l’opinion publique. Ainsi, en l’espace de quelques jours seulement, elle affiche déjà près de 11 000 signatures au compteur.
Affaire à suivre…