Après le succès de La Jeune Rue qui fût de courte durée, la rue Notre-Dame-de-Nazareth (Paris 03) est rapidement retombée dans l’oubli. Mais ça, c’était avant !

QG du chef Simon Horwitz, Elmer séduit les parisiens avec sa déco épurée et sa cuisine généreuse_© Elmer Restaurant

QG du chef Simon Horwitz, Elmer séduit les parisiens avec sa déco épurée et sa cuisine généreuse_© Elmer Restaurant

Depuis son ouverture en décembre dernier, le gastrocosme parisien ne parle que de lui. En l’espace de six mois, Simon Horwitz croûle sous les récompenses : 1er prix des « Fines Gueules » du Parisien Magazine 2016, révélation de l’année par le guide Pudlo 2016, prix Lebey de la première installation… Mais alors pourquoi Elmer fait-il la différence ?

Coques, ortie, fenouil, pamplmousse, pousses de pissenlit, rhubarbe et gelée de thé_© Clémence Rouyer

Coques, ortie, fenouil, pamplemousse, pousses de pissenlit, rhubarbe et gelée de thé_© Clémence Rouyer

Tout comme l’irrésistible éléphant multicolore crée par l’illustrateur David McKee, ce bistrot à l’allure bobo-chic réuni toutes les clés pour se distinguer. Au-delà de ses soixante couverts, de sa décoration chaleureuse signée par une architecte branchée (Aude-Gros Rosanvallon) au look nordique, et de ses grandes tablées conviviales, Elmer se démarque avec sa grande cuisine ouverte, ses rôtissoires et son BBQ où viandes et poissons crépitent face aux braises. Diplômé de l’Ecole Ferrandi, Simon Horwitz a roulé sa bosse dans de grandes maisons : Sylvestre Wahid à l’Ousteau de Baumanière, le Strato à Courchevel, Pierre Gangaire au Balzac ou encore Bertrand Grébaut au Septime figurent en bonne place sur son tableau de chasse.

Avec trois plats principaux sur cinq à partager sur la carte d’Elmer, Simon Horwitz s’est fixé un objectif en tête : remettre au goût du jour la convivialité autours de plats qui se partagent à deux, ou plus.

Canette de Challans, épinards, radis et groseilles_© Clémence Rouyer

Canette de Challans, épinards, radis et groseilles_© Clémence Rouyer

Au menu, pas de menu mais des suggestions à commencer par le plat du jour. Ce 18 mai 2016, ce sera un lieu jaune de ligne servi avec des pousses de cresson, carottes et poireaux nouveaux. Le tout pour 18 €, dévoré en quelques bouchées pour les plus pressés. A compléter si souhaité par un patchwork d’entrées servies sur table façon tapas. Pour nous ce sera coques, orties, fenouil, pousses de pissenlit, rhubarbe et gelée de thé. Un combo rempli de fraîcheur qui tranche avec une rhubarbe acidulée et une gelée de thé très parfumée. De saison, les asperges blanches rôties – croquantes et craquantes – nous emmènent le temps d’un plat sur les rives de la méditerranée. Coppa, pignons de pins et agastache, très anisée, restent au fond du gosier en attendant la suite.

Si la belle côte de cochon du Mont Ventoux, la queue de lotte cuite au barbecue ou encore l’épaule d’agneau de lait des Pyrénées me font de l’œil, je préfère écouter les signaux que m’envoient mon estomac. Ce sera la canette de Challans à la chair rosée et à la peau très fine, cuite doucement sur les grilles du barbecue. A côté des épinards, radis croquants et groseilles apportent une touche pepsy et girly qui réveille les saveurs du canard. Pas l’ombre d’un couac pour l’instant.

Mangue, grenade, roquette, cacahuète et baies de Sansho_© Elmer Restaurant

Mangue, grenade, roquette, cacahuète et baies de Sansho_© Elmer Restaurant

 

Côté sucré, on ne se torture pas à choisir entre l’ananas Victoria, citron-verveine et fruit de la passion ou la salade de mangue, grenade, roquette, cacahuète et baies de sansho. On goûte tout et on apprécie la petite note d’exotisme qui se cache derrière ces deux réalisations. Sans doute un clin d’œil au carnet de route que le chef s’est constitué un an avant l’ouverture de son restaurant. De la Malaisie en passant par la Thaïlande, le japon, l’Australie, le brésil, la Bolivie ou encore le Pérou, Simon Horwitz a bien plus d’un tour dans son sac pour nous surprendre encore, et encore.

 

 

 

 

Restaurant Elmer

30 Rue Notre Dame de Nazareth, Paris 03

Plat du jour, 18 €

Entrées, 12 €/assiette

Plats, de 26 € à 62 €

Desserts, 9 €/assiette
Vins au verre, de 7 € à 10 €