Avec une place pour quatre candidats, l’Institut Paul Bocuse ne cesse d’attirer de nouveaux étudiants venus du monde entier pour toucher au plus près l’indomptable art de vivre à la française.

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Tous les chefs de l’Institut Paul Bocuse dans le parc de l’établissement.

Sans cesse en mouvement, l’Institut Paul Bocuse, présidé par Gérard Pélisson, cofondateur du Groupe Accord et président du conseil d’Administration de l’école et Hervé Fleury, directeur général s’attèle à regarder devant lui pour répondre aux nouveaux besoins et modes de consommation d’un secteur en pleine mutation. Ainsi, lors de la conférence de presse des 25 ans de l’institut –qui s’est déroulé le 14 avril dernier au sein du Pavillon Ledoyen à Paris-, c’est avec une fierté particulière qu’Hervé Fleury a souligné la naissance de six projets de création d’entreprises, trois ans après la mise en place d’un incubateur (structure interne aidant à la création d’entreprises innovantes) au sein de l’établissement.

Sensible aux beaux gestes qui régissent la tradition française, l’Institut Paul Bocuse a pour volonté de les transmettre avec la plus grande précision possible. Pour cela, il vient de créer ce qu’il nomme un laboratoire dédié aux gestes du service pour tenter d’en rationnaliser scientifiquement les pratiques dans le but d’améliorer leur reproductivité. L’institut nous emmènerait-il vers une robotisation des rapports humains ? Si cette hypothèse semble somme toute dénuée de sens, elle serait sans aucun doute un moyen certain d’atteindre l’excellence et la constance recherchée.

Parallèlement à ses projets d’innovation, l’Institut Paul Bocuse répond également aux demandes des entreprises qui souhaitent désormais des collaborateurs de plus en plus flexibles. Parler trois langues, faire preuve d’élégance et de tact, maitriser les gestes du service et les techniques de la cuisine, contrôler les codes du savoir-être et de la stratégie d’entreprise font désormais parti des basiques lorsqu’on se destine à mener une équipe vers un projet commun. Seulement qu’en est-il du système de formation managérial à l’heure où les scandales de harcèlement et de violence font leur beurre en cuisine ? Les futurs cadres de demain sont-ils sensibilisés à un management participatif et responsable ?

Si Gérard Pélisson rappelle lors de son discours aux journalistes que les collaborateurs doivent être la première source de préoccupation avant les clients et les actionnaires, pour Hervé Fleury, la formation managériale repose, entre autres, sur les quatre valeurs de l’établissement « exigence, respect, éthique et générosité ». « Le respect de soi, être ponctuel, avoir la bonne tenue, adopter le bon langage transmettent des signaux positifs. Je fais mon travail avec cœur et à partir de là, je n’ai rien à me reprocher. », nous précise-t-il. Loin de vouloir remettre un coup de projecteur sur une actualité peu attrayante pour le secteur, le directeur dédramatise la situation en nous disant, « il faut faire attention car on a tendance à souvent parler de ce qui est laid mais de ne jamais mettre en lumière ce qui est beau. On aurait tort de généraliser un comportement. Il faut admettre que dans une cuisine, on parle de brigade menée par un chef, il faut suivre le rythme. De-là à parler de violence, je pense qu’il faut faire preuve de recul et de discernement. »