Pour beaucoup, le Beaujolais nouveau n’est pas un vin digne de ce nom. Une réputation au rabais largement véhiculée par de nombreuses idées reçues. Alors ce troisième jeudi de novembre, c’est l’occasion de changer d’avis avec le sommelier et blogueur Emmanuel Delmas. Il nous livre ses lumières pour fêter le Beaujolais nouveau comme il se doit.

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Emmanuel Delmas, pourquoi on parle de vin « nouveau » ?

Il s’agit tout simplement d’une méthode de vinification, la macération carbonique. Pour schématiser, c’est comme si vous entassiez des raisins dans une cocotte fermée. Une fermentation intracellulaire très rapide va s’opérer. Le résultat ? Un « vin » facile à boire, fruité, aux arômes de bonbon anglais.

Un vin entre guillemets vous dites ?

Oui, parce qu’il faut voir le Beaujolais nouveau comme un vin sans prétention, un vin prématuré. Un vin qui n’en est pas vraiment un. C’est surtout l’occasion de trinquer et de faire la fête entre amis avec un cru facile à boire. Il n’a pas de profondeur et peu de caractère mais ça n’empêche pas de passer un bon moment. A condition de bien choisir le vigneron !

En parlant de vigneron justement, où trouver un bon Beaujolais nouveau ?

Le Beaujolais nouveau n’est en rien une piquette pour peu que l’on soit curieux et prompt à dénicher un joli domaine. Comme Foillard, Lapierre, Burgaud, Piron. Ce sont des jardiniers de la vigne qui arrivent à vous sortir quelque chose de bon, juteux, avec un fruit bien mûr. On n’en demande pas plus à ce vin. Du pulpeux, du rafraichissant.

Et la question que tout le monde se pose, goût de banane ou non cette année ?

Cet arôme est simplement dû à certaines levures ajoutées pendant l’élaboration. Ce n’est donc pas le cas pour toutes les bouteilles !

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