Nourrir l’âme et le ventre
Du Moyen-Âge jusqu’à la Révolution, les marchands sont éparpillés dans le centre-ville. Au début simplement présents le long des rues et sur certaines places, ils finissent par se regrouper par spécialités et définir des zones de chalandise.
Le marché aux vins est par exemple installé place Bossuet quand le beurre et les œufs sont place des Cordeliers et les volailles ainsi que le gibier sont rue de la Préfecture. Ce n’est qu’après la Révolution que la municipalité souhaite regrouper les marchands dans un espace couvert et décide d’investir l’ancienne église des Jacobins. Positionnée à côté des Halles actuelles, elle siégeait face à la rue Musette. Sans tergiverser, l’église fait l’objet de travaux pour s’adapter à sa nouvelle fonction en détruisant au passage des sculptures et pierres tombales. Rapidement, elle est renommée « Marché du Nord ».
C’est l’affluence, tout le monde se retrouve désormais au même endroit : maraichers, paysans, éleveurs et clients. Une organisation qui durera des années et qui finira par ne plus convenir aux critères d’espace et d’hygiène, ce qui conduira à mener une réflexion sur la construction de nouvelles halles en 1868.

© Noëmie Lacarelle

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Monument historiquement riche
En 1867, afin de faire construire un nouveau « temple du commerce » à l’emplacement du Marché du Nord, la ville de Dijon consulte différents ingénieurs et architectes. Parmi ceux-ci, les Ateliers Eiffel posent le principe de quatre pavillons disposés en croix et séparés par deux rues couvertes. Si cette disposition est adoptée en 1869, c’est à l’architecte municipal Ballard puis à l’ingénieur Louis-Clément Weinberger, directeur des travaux communaux, que la ville confie le chantier. La construction se déroulera de 1873 à 1875 et entrainera la destruction pure et simple de l’ensemble du monastère des Jacobins. À l’époque, l’architecture métallique fait un tabac. Au-delà de l’aspect esthétique apprécié, ce type de structure permet de fermer un espace tout en faisant entrer la lumière… et l’air ! Des années plus tard, des vitres seront installées ainsi qu’un système de chauffage pour limiter la détérioration des aliments et améliorer le confort des commerçants et visiteurs. Dans les années 70, l’histoire du monastère des Jacobins a failli se répéter avec le projet fou, mais très sérieux, de raser les Halles pour construire un parking… Jamais concrétisée, l’idée ne restera qu’une idée et les Halles seront inscrites au titre des monuments historiques en 1975, les protégeant à tout jamais de la folie des uns et des autres.
La Ville de Dijon rend hommage à son marché couvert et extérieur dès le printemps et prépare un programme riche en animations.
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