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A l’heure où la France veut inscrire les climats des vignobles de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco, le ton monte entre la filière vitivinicole et le gouvernement qui souhaite mettre en place cinq mesures radicales* –dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives- visant à interdire la communication du vin sur le web, à renforcer le système de taxation et à durcir l’application des messages sanitaires.

Aujourd’hui, à travers l’association Vin & Société, les acteurs de la vigne (vignerons, caves coopératives et négociants) demandent à l’état d’abandonner ces dispositifs et d’ouvrir le dialogue avec la création d’une instance interministérielle.

Selon Joël Forgeau, Président de l’association Vin & Société, l’heure est grave.

Le secteur fait face à une série de stigmatisations poussant à déresponsabiliser les consommateurs : « Au nom de la morale, le vin est assimilé à une drogue et serait jugé dangereux pour la santé dès le premier verre. Au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes et de lutter contre les excès, on taxe et on interdit toute communication autour du vin ! », déclare-t-il.

Plus qu’une activité, la viticulture fait également partie de notre patrimoine historique et culinaire. Présent dans 17 des 22 régions françaises, elle dynamise fortement l’activité économique de notre pays. En effet, cette dernière génère près de 500 000 emplois et représente un excédent commercial de 7.8 milliards d’euros.

A ce titre, les mesures énoncées par le gouvernement constituent une menace pour notre propre identité nationale. Et les conséquences pourraient en être dramatiques : disparition probable d’une partie des exploitations viti-vinicoles qui ne pourraient plus communiquer sur les réseaux sociaux ; stigmatisation des consommateurs modérés et du vin ; diminution progressive de nos exportations au profit des grands pays concurrents…

 

Mais hier soir, coup de théâtre !

Une journée après la mise en ligne du comité de mobilisation cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr -qui a attiré plus de 70 000 visiteurs- la 1ère mesure « Interdiction de parler du vin sur Internet » a tout simplement été supprimée du plan gouvernemental (texte accessible sur le site de la MILDT**).

Si l’association Vin & Société est soulagée de cette première mesure, Joël Forgeau dénonce l’application de ces pratiques non respectueuses du débat démocratique. Il attend du Premier Ministre un discours ferme permettant de réinstaurer de la clarté dans le programme du gouvernement.

Pour l’heure, l’association continue de se mobiliser pour que toutes les mesures contre le vin soient abandonnées et qu’un comité interministériel soit créé.

* Les 5 mesures voulues par le gouvernement dans le cadre du plan de lutte contre la drogue et les conduites addictives :

1. Interdiction de parler du vin sur Internet

2. Interdiction de parler du vin positivement dans les médias

3. Taxation du vin au nom de la santé publique

4. Radicalisation du message sanitaire

5. Durcissement des mentions sanitaires sur les étiquettes

 

**MILDT : Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie